Histoire des comités de surveillance dans l'Ain

L'ensemble de la documentation de ce travail, réunie entre 1993 à 2003 (cherchée en archives départementales & communales, archives nationales et collections privées), concrétisée par un DEA d'histoire à l'Université Lumière Lyon II et d'un doctorat d'Histoire à l'Université Lumière Lyon II, a été offerte en 2017 au Centre de Documentation Albert Soboul au Musée de la Révolution Française à Vizille où elle est consultable côte L2018-1/1 à L2018-1/267.

Une partie de cette documentation a été au préalablement numérisée et mise en ligne sur cette page de la Société des Etudes Historiques Révolutionnaires et Impériales.

 

LES COMITES DE SURVEILLANCE DANS L'AIN

1793-1795

par Jérôme CROYET,

Docteur en Histoire, 2004

 

APPLICATION DES DECRETS DE LA CONVENTION SUR LES COMITES DE SURVEILLANCE DANS L'AIN

 

C’est le décret du 21 Mars 1793 qui prévoit la mise en place dans chaque commune de la République d'un comité de surveillance composé de 12 membres choisis par les citoyens pour leur patriotisme. Dans l'Ain, le décret, bien que promulgué, n’est pas appliqué immédiatement et ce sont les municipalités qui se chargent de délivrer des mandats d’arrêts. Dans le peu de communes qui créent le leur, on peut penser que la peur des évènements de Vendée et de l'étranger, est le moteur de la création des comités de surveillance, puisque 3 des 5 communes qui créent un comité de surveillance sont des communes proches de la frontières Suisse.

Avec la promulgation de la loi du 14 frimaire an II, les comité de surveillance de l'Ain sont mis en concurrence avec les municipalités jusqu'en floréal an II. Si ils prennent des mesures concernant la police municipale, ils supplantent les municipalités tout en les subordonnant à leurs décisions, grâce à leur pouvoir d'enregistrer des arrêtés ayant trait au salut et à la sûreté publique. La prédominance que se donnent les comités de surveillance, sur des municipalités laxistes, les pousse à jouer un rôle de contre-pouvoir en leur ordonnant de faire respecter les lois et surveiller les délibérations municipales. De ce fait les relations entre les comités et les municipalités sont souvent assez conflictuelles alors que les relations entre comités sont généralement fraternelles et solidaires.

La loi prévoit l'éviction de tous les membres déjà employés à une autre fonction, tout comme elle casse les coteries entre des membres ayant des liens de parenté. Dans l'Ain, ces remplacements se font sans que la loi du 14 Frimaire ne donne un mode, c'est au comité ou à la municipalité de le choisir : démission volontaire ou tirage au sort. Si le cas de parents dans les comités de surveillance dans l'Ain ne pose pas un problème majeur pour leur bon fonctionnement, celui des membres étant déjà employés à un autre poste est lui plus important. En effet, beaucoup de comités dans l'Ain comptent des membres qui sont déjà employés à une autre place. Ceci est dû à deux raisons principales : d'une part politique et d'autre part pratique. Les comités de surveillance de Bourg et Belley comptent parmi leurs membres beaucoup de citoyens qui ont déjà une fonction publique car le cumul des fonctions leur permet, durant un temps, de pouvoir contrôler leurs adversaires politiques, surtout après la chute de Lyon en octobre 1793. Pour la grande majorité des comités de surveillance de l'Ain, le double emploi de certains citoyens est dû au fait que seuls les citoyens assez patriotes ou lettrés travaillent déjà à des postes municipaux ou dans la garde nationale. Si le citoyen concerné choisit une de ses deux fonctions[1], quelques résistances à cette réorganisation apparaissent malgré une obéissance plus spontanée. Sur 78 membres de comités de surveillance ayant déjà un emploi, 36% d'entres eux sont occupés à un poste municipal et 38 % sont dans la garde nationale. Contrairement aux démissionnaires du fait de leur parenté, les démissionnaires du fait du cumul des fonctions ne sont pas systématiquement remplacés. A partir de Prairial an II, les comités font appel aux Représentants en mission pour nommer de nouveaux membres. En plus de la loi, le district de Belley, le 16 Nivôse an II, personnifie la loi sur les cumuls de fonctions pour les comités de surveillance de son arrondissement, en déclarant que tous les notaires, membre d'un comité de surveillance, devront, dans les trois jours, choisir entre l'une de ces deux places. Il ressort que les membres des comités de l’Ain sont recrutés dans un milieu social où l'alphabétisation est courante et que leur patriotisme est reconnu.

 

La loi du 14 Frimaire an II ordonne aux comités d'avoir un président et un secrétaire renouvelé tous les 15 jours. Le renouvellement du bureau se fait, en moyenne dans l’Ain, tous les 29 jours et non pas tous les 15 jours comme la loi le prévoit ; 36% des comités élisent leur bureau une fois en moins de vingt jours mais 28% d'entre eux ne renouvellent leur bureau qu'au maximum une fois par mois. Cette importante irrégularité a plusieurs causes : d'une part le peu de réunions et d'autre part le peu de vigueur et d'exactitude que le comité met à changer le bureau soit à cause d'un surcroît de travail mais surtout à cause d'un laissé allé flagrant sur la loi de réélection du bureau. Ceci démontre bien le peu d'importance que font certains comités du renouvellement du bureau étant donné que ce sont souvent les mêmes membres qui sont réélus à 1 ou 2 décades près. Seulement 13% des comités de l’Ain n'ont pas de membres réélus au bureau. C'est au bout de 4 décades qu'un membre peut espérer être réélu. Là encore, il n'y a pas de mode uniforme, élection entre les membres du comité, à bulletin secret et à la majorité des voix, élection à haute voix voir même par acclamation, élection en place publique ou avec la municipalité. Certains comités prévoient même un remplaçant au président en cas d'absence. Deux méthodes sont retenues. La première consiste à choisir comme suppléant le plus ancien d'âge, la seconde prévoit la nomination d'un vice-président par scrutin.

Ces lois et décrets établis à Paris par la Convention Nationale ou par ses Comités ne sont pas les seuls textes qui régissent la vie des comités de surveillance dans l'Ain.

 

ARRETES DES REPRESENTANTS DU PEUPLE

EN MISSION DANS L'AIN SUR LES COMITES DE SURVEILLANCE

 

Les Représentants du peuple en mission dans l'Ain n'oublient pas de légiférer pour organiser, réorganiser, épurer, renforcer ou amoindrir les pouvoirs et rôles des comités de surveillance.

Les arrêtés du représentant Gouly concernant les comités de surveillance sont propres à chacun d'eux et visent particulièrement leur organisation. Le seul arrêté a portée départementale de Gouly, est celui du 14 Nivôse an II, où il intime l'ordre aux comités de surveillance "de se refermer scrupuleusement dans les bornes de leurs pouvoirs" [2], cherchant à calmer les esprits et surtout les ardeurs des "ultra révolutionnaires"[3] de Bourg et de Belley.

Le 28 Nivôse an II, le représentant Albitte succède à Gouly dans l'Ain. Avec lui, et la hiérarchie imposée par la Convention aux comités de surveillance communaux, ces derniers reçoivent un regain de travail. Conscient du travail qu'il va leur confier et cherchant sans doute à les motiver, Albitte leur fait parvenir à tout les comités de surveillance de, l’Ain une circulaire indiquant ce qu'il attend d'eux en leur rappelant leurs devoirs. De même, Albitte leur rappelle que tous les 10 jours ils doivent faire un compte rendu de leurs actions aux agents nationaux des districts. Les arrêtés d'Albitte concernant les comités de surveillance sont principalement des arrêtés de réorganisation ou d'épuration. Ce n'est que le 28 Pluviôse an II, suite à une lettre du Comité de Sûreté Générale de la Convention sur les exportations de numéraire en direction de la Suisse et notamment de Genève, qu'Albitte prend un arrêté qui enjoint aux comités de surveillance frontaliers de renforcer leur surveillance.

C'est sans doute pour resserrer les liens autour du pouvoir central[4] et de mieux mettre en place le Gouvernement Révolutionnaire, tout en prenant en compte l'impossibilité ou le danger de créer un comité dans chaque commune [5], que le 25 ventôse an II, Albitte réduit les comités à un par canton. Cette réorganisation rencontre quelques résistances. Le comité de surveillance de Jujurieux met en cause l'arrêté d'Albitte, en se référant à la loi du 14 Frimaire an II, qui interdit la centralisation des comités de surveillance et en arguant qu'avec de tels comités il serait impossible aux membres des comités cantonaux de faire attention à tous les suspects et de bien faire respecter les lois car ils ne connaîtraient plus désormais les personnes des communes. Avec la surveillance renforcée aux frontières, cet arrêté ne s’applique pas aux comités de surveillance du District de Gex qui finissent leur mandat lorsque le comité de surveillance du district de Gex se met en place. A la fin de la mission d'Albitte, le 18 floréal an II, les comités cantonaux commencent à être organisés et fonctionnels. Ils sont composés de citoyens choisis en fonction de leur civisme et dès lors la place de membre de comité devient un emploi à part entière.

 

Le représentant du peuple Méaulle, qui succède à Albitte, n’apporte pas beaucoup de modifications quand à la composition des comités de surveillance cantonaux comme ses prédécesseurs l'avaient fait avec les comités communaux. Le 21 Prairial an II, Méaulle prend néanmoins un arrêté jusque là sans précédent, puisqu'il fixe les salaires des membres des comités de surveillance à 3 livres. Le 3 Thermidor an II, Méaulle charge les comités de surveillance de veiller à ce qu'aucuns émigrés genevois ne soient accueillis dans le département de l'Ain et si tel était le cas de les faire mettre en état d'arrestation.

 

LE COMITE CENTRAL DE SURVEILANCE DE L'AIN :

UN ESSAI DE FEDERALISME JACOBIN LOCAL

 

Le 5 brumaire an II, sur une requête des sans-culottes de Bourg et une idée de Blanc-Désisles revenu de Paris, le représentant Reverchon organise le Comité Central de Surveillance du département de l'Ain. Si son arrêté n'a qu'une portée géographique restreinte, puisqu'il ne fait que transformer le comité de surveillance de la Société Populaire des Sans-Culottes de Bourg, il a une très grande aire d'influence, puisqu'il le transforme en Comité Central de Surveillance du Département de l'Ain. Cette création correspond, en province, au projet élaboré en août 1793 à Paris de "substituer aux institutions une forme originale de pouvoir exécutif (sur la base de comités centraux de sociétés populaires), proche de celle que les sans-culottes parisiens réclamaient"[6]. Ce cas de comité central n'est pas unique, le 21 avril 1793, une fédération de sociétés populaires est organisée à Baume-de-Transit dans le but de créer un tel comité. Un comité de ce genre est créé à St Paul-les-Trois-Châteaux en avril 1793. Or la différence avec ces essais post-fédéralistes réside dans le fait que dans l'Ain c'est un représentant du peuple en mission qui l'établi, lui léguant ainsi une partie de ses pouvoirs et que sa création se fait après la crise fédéraliste.

Les sans-culottes disposent d'un outil puissant pour imposer leur volonté aux modérés. Ils ont désormais le pouvoir d'incarcérer dans l'étendue du département. Beaucoup des membres du Comité Central occupent déjà d'autres fonctions[7] et sont tous membres de la société des sans-culottes de Bourg, contrairement au comité central du district de Montélimar qui est "composé de député d'environ quarante sociétés"[8]. Sa création se fait malgré l'interdiction de centraliser les arrestations dans les départements. Le 6  brumaire an II, les membres du nouveau comité prêtent serment et approuvent les arrestations ordonnées par le précédent comité. Le même jour, sur ordre de Bassal et Bernard ils font incarcérer les fédéralistes.

Reverchon lui donne le droit d"établir une correspondance suivie entre les différents comités du département, sur les objets qui leur sont dévolus par la loi"[9]. Les membres choisis pour ce comité ont presque tous été victimes de la crise fédéraliste, ne cherchant qu'à se venger de leurs ennemis politiques. Le Comité Central de Surveillance est un atout exceptionnel dans la lutte politique des Sans-Culottes. Merle, pour lors accusateur public du Tribunal Révolutionnaire de Lyon, félicite les sans-culottes de “ l’établissement et la formation du comité central de surveillance. Il est composé de vrais sans-culottes, c’est à dire des vrais et chauds amis de la liberté ; c’est ce qu’il nous faut dans ce moment afin d’atterrer l’aristocratie et le fédéralisme de manière qu’ils ne reparaissent pas ”[10].  C'est un embryon local de fédéralisme jacobin, équivalent bressan de la Commission de Surveillance Temporaire lyonnaise. Comme elle, il envoie certains de ses membres comme commissaires auprès des représentants, pour faire ratifier des listes de suspects à incarcérer et ou à destituer, ou dans les districts pour organiser correctement les comités de surveillance jugés suspects ou tièdes. Dès le 9 Brumaire an II, le Comité Central fait connaître son existence et ses buts dans une circulaire qu'il adresse à tous les comités de surveillance et aux sociétés populaires de l'Ain ; il est là pour organiser la mise en place des comités de surveillance là où il n'y en a pas, surveiller les comités et détruire les ennemis intérieurs. Dès sa création, le Comité Central dresse un tableau de tous les citoyens composant les différents comités de surveillance de l'Ain. De même, il dicte, invite ou donne des directives aux comités de l'Ain. C'est ainsi qu'il autorise le comité de Verny à avoir une correspondance suivie avec les autres comités du département. Par son centralisme, le Comité Central devient le point de regroupement des informations et le centre de décision pour tout département. Le 16 Brumaire an II, le Comité Central obtient de nouvelles prérogatives du Représentant Petitjean, il a le droit "de faire imposer les riches égoïstes, pour les frais et les dépenses que le Comité sera obligé de faire pour leurs travaux ainsi que celui du bureau" [11].

            Dès sa constitution, le Comité Central dicte aux comités de l'Ain la manière à suivre. C'est lui qui autorise le comité de Verny à instaurer une correspondance suivie avec les autres comités du département. Par son centralisme, le Comité Central tend à vouloir regrouper les informations et devenir le centre de décision des comités de surveillance et des sociétés populaires du département. Il essaye aussi de devenir le relai entre eux et les représentants du peuple en mission. Suite à une dénonciation du conventionnel Deydier, contre le cumul des fonctions et le centralisme, les membres du Comité Central de Surveillance de l’Ain  reçoivent, le 11 frimaire an II, une lettre du représentant Reverchon l’interdisant. Après s'être défendu de ces accusations, le Comité Central de Surveillance du Département de l'Ain se dissout le 14 frimaire an II. En un mois et neuf jours d'existence, il a fait arrêter 97 citoyens mais a permis la main mise complète de la société de Bourg sur la politique départementale. Si le pouvoir de contrôle et d’arrestation des sans-culottes se trouve amoindri par la dissolution du Comité Central, les sans-culottes de Bourg parviennent à façonner les comités de surveillance communaux grâce à leur serment, qui, grâce différentes missions de Juvanon, Rollet-Marat et Baron-Chalier, est le plus répandu : " Nous jurons de surveiller tous les traîtres, de n'avoir aucune considération particulière, de suivre l'intimité de notre conscience, de rapporter toutes nos actions au salut de la Patrie et de garder le secret le plus inviolable de toutes nos délibérations. Nous appelons sur nos têtes le glaive national si nous manquons à aucuns de nos engagements"[12].

Comme dans la Drôme, l'existence du Comité Central de Surveillance de l'Ain permet à quelques sans-culottes de démarquer du lot de la masse, tel Blanc-désisles à Bourg ou Claude Payan dans le midi.

 

CREATION ET MODIFICATION DES COMITES DE SURVEILLANCE
DANS L'AIN

 

Il est possible d'estimer le nombre des comités de surveillance dans l’Ain à 160 comités reconnus pour environ 600 communes. Sur ces 160 comités dont il existe une trace, seuls 8 comités ont été créés avant la crise fédéraliste et ces comités sont souvent peu actifs. Un seul comité, dans le pays de Gex, prend une petite part dans la crise fédéraliste en se prononçant en faveur de la Convention et contre l'administration du département de l'Ain[13]. Les comités de surveillance dans l'Ain, à l'exception toute fois des comités de surveillance des sociétés populaires de Bourg, Ambérieu, Belley, Montluel ou Trévoux, ne sont pas des émanations spontanées de la volonté populaire mais une création législative circonstancielle en réponse à des troubles intérieurs et à des factions [14] auxquelles il convient de faire sentir toute la puissance de la République et la force de la Loi.

C'est durant les trois premiers mois de l'an II, et sou l'impulsion du représentant Gouly, que sont mis en place les comités de surveillance communaux dans l'Ain, non seulement au point de vue de leur création mais aussi de leur travail. Pour cela, Gouly délègue aux agents nationaux des districts le soin de créer les comités de surveillance, tout comme celui de les épurer et les réorganiser. Ces créations poussent des municipalités à créer le leur. Toutefois, la légalité des comités de l'Ain, c'est à dire leur observation de la loi, est très importante, en effet, suivant la loi du 21 mars, 18% des comités sont créés et suivant la loi du 14 frimaire an II, 56% des comités se réorganisent durant l'hiver 1793-94.

 

Dans l'Ain, la création d'un comité de surveillance suit un mode plus ou moins similaire. Généralement, la municipalité profite d'un dimanche ou d'un jour de décade pour réunir au matin les citoyens, au son des cloches et des tambours, soit au temple de la Raison, à la maison commune ou plus rarement dans la salle de la société populaire. Suivant la loi, durant la réunion des citoyens, il est procédé à l'élection d'un président et de 3 scrutateurs qui dépouille les scrutins de l'élection à laquelle participe tous les citoyens. Dans certain cas, notamment dans le pays de Gex et le Haut Bugey, il arrive, étant donné le peu d'habitants, que la création du comité se fasse avec la ou les municipalités voisines. Suite à l'élection, les membres du comité prêtent serment dans les mains du conseil général de la commune, ou devant la foule, en acceptant "avec reconnaissance les vœux de leurs concitoyens et ont jurés de remplir avec zèle et courage les fonctions attachées audit comité"[15].

 

Une fois établit, il arrive, que les comités soient de nouveau réorganisés. Il convient toutefois de faire la différence entre les épurations et les réorganisations. La première cause des changements de membres d'un comité est l'épuration. Celle-ci est politique et très souvent est le fait des représentants en mission. L'épuration vise à éliminer ou à positionner, au sein d'un comité, des membres politiquement en accord avec l'air du temps. Tous les comités de surveillance de l'Ain ont été au moins une fois épuré pour des raisons politiques. Le choix des nouveaux membres, qui est fait par les agents nationaux des districts, est soumis par le représentant à l'accord des sociétés populaires puis validé par ce dernier avec un arrêté. Les épurations faites par Gouly durant l'hiver 1793 ne concernent que les comités clefs de certains chefs lieux de district, Bourg le 25 frimaire an II, Belley le 4 nivôse an II, Gex et Nantua. Avec Albitte, ce sont tous les comités de surveillance de l'Ain qui sont épurés le 22 germinal an II. Dans un premier temps, Albitte veille lui-même, en s’appuyant sur les conseils des Sans-Culottes locaux, à épurer les comités des chefs-lieux de districts. Puis, il laisse le soin, dès le 24 Pluviôse an II, aux agents nationaux des districts d’épurer les autres comités. Après le 25 ventôse an II, les comités, devenus cantonaux, sont de nouveau épurés par Méaulle et surtout par Boisset, après Thermidor an II, pour des raisons politiques de modération évidente.

La réorganisation a un but pratique et n'est pas forcément le fait des représentants en mission. Elle peu venir du comité lui même ou d'autres autorités comme la municipalité ou le district. Certains comités ne sont réorganisés qu'en raison de leur mauvais fonctionnement, de la scission de communes en deux, du manque de membres, ou de la fusion des deux communes. Le cas le plus fréquent de réorganisation est le fait d'un arrêté de la municipalité qui remplace des membres absents ou manquants. Plus rare est le cas de comité qui s'auto-réorganise. Ce phénomène est plutôt urbain et concerne les grandes villes du département comme Nantua, St Rambert, Bourg ou Versoix, durant l'hiver 1793/94.

 

La suppression des comités communaux et l’instauration des comités cantonaux provoque aussi de nombreuses modifications. Les nouveaux comités ont souvent du mal à s'imposer aux anciens comités communaux et ne savent pas toujours gérer leur nouvelle situation. Tous les comités cantonaux n’entrent pas en fonction immédiatement après le 25 Ventôse an II et il y a un échelonnement dans les prises de fonction jusqu'en Prairial an II.

Avec l'organisation des comités de district, Boisset donne le nouveau profil politique des membres qui doivent composer les comités de surveillance. Il veut " des hommes à la fois énergiques, humains, instruits et patriotes. . . (pour) composer les autorités constituées d'un peuple libre"[16]. Les comités de districts doivent être désormais considéré comme une administration à part entière et plus une émanation quasi-souveraine du Gouvernement Révolutionnaire.

 

FONCTIONNEMENT DES COMITES DE SURVEILLANCE

 

Malgré le manque de précision des lois et décrets sur les comités, certains d’entre eux arrivent à se donner un mode de travail qui se traduit par l'adoption d'un règlement. Ce dernier diffère d'un comité à l'autre, mais respecte toujours une même trâme. Ce règlement est souvent adopté lors de la formation des comités de surveillance. Il indique les horaires de réunions ainsi que les moyens de convoquer les membres en réunion extraordinaire. Il peut arriver que le règlement donne des indications quant à la correspondance et la réception des paquets, ainsi qu’au mode de remplacement du président en cas d'absence de ce dernier. L'adoption d'un règlement n'est pas automatique avant la restructuration cantonale des comités de surveillance.

 

La majorité des comités de surveillance se réunie au moins le décadi et un second jour dans la décade (généralement le cinquième où l'ancien dimanche). Certains d'entres eux choisissent leur emploi du temps en fonction des travaux des champs. C'est pour cette raison que le dimanche puis le décadi, sont les moments privilégiés où les comités ruraux se réunissent. Mais la régularité des séances tend très souvent à s'étirer ou à disparaître dès que les beaux jours commencent à arriver et que le besoin de main d'œuvre agricole se fait sentir. Certains comités ne fixent aucuns horaires et se réunissent aléatoirement en fonctions des arrivées de courrier, d'une convocation ou d'un fait extraordinaire. Souvent les dates des réunions changent non seulement en fonction de la saison, mais aussi en fonction de la restructuration des comités et de l'ardeur que développent les membres. Le nombre de réunion moyen des comités de l'Ain est de moins de 20, ce qui correspond essentiellement aux comités communaux qui cessent leurs fonctions avec la réforme cantonale du 25 Ventôse an II qui tend à l'augmenter.

 

Les horaires des séances sont généralement fixes et aux choix de chacun des comités. Une minorité se réunit l'après-midi entre 12 et 16 heures ou 17 et 20 heures. La grande majorité des comités se réunit le matin, à des horaires très variables. Certains comités tiennent deux séances par jour, une le matin et une l'après-midi. Quand les comités deviennent cantonaux, les séances durent toute la journée, avec une interruption entre 12 et 14 heures.

Pour les comités de surveillance qui ne siègent pas régulièrement et ceux qui se situent le long de la frontière, il arrive que certains d'entre eux mettent en place une permanence. Cette permanence siège tous les jours et est généralement composée de deux membres. Une des fonctions des membres de permanence est de pouvoir convoquer une assemblée extraordinaire du comité si le besoin s'en fait sentir. Ces séances extraordinaires sont toutes celles qui se tiennent en dehors des dates fixes prévues par le règlement du comité.

 

L'organisation d'une séance d'un comité de surveillance est à l'appréciation de chaque comité. Cette organisation des séances ne change pas lorsqu'un comité devient cantonal ou de district. La séance débute lorsque tous les membres sont présents. La séance commence, parfois, par le chant de la Marseillaise comme dans les sociétés populaires. Après la lecture du courrier, le président du comité reçoit les comptes rendus des différents commissaires envoyés par le comité, puis demande à ses collègues s'ils ont connaissance d'un fait ou de quelques choses qui seraient arrivés. Dans tous les comités, un membre qui a quelque chose à dire demande la parole au président afin de l'obtenir. Dans certains comités communaux des rondes sont effectuées durant la journée pour surveiller et voir si tout va bien. L'essentiel d'une séance se constitue par la reception des dénonciations, viser les certificats de civisme et de statuer sur le sort de gens suspects après un interrogatoire. Pour cela, les comités dirigent des enquêtes et des interrogatoires. Les témoins, ou tous autres citoyens à même d'être interrogés, sont requis de se rendre au lieu de réunion du comité de surveillance après avoir été convoqués. Des comités font prêter un serment au témoin avant que celui-ci ne fasse sa déclaration. L'interrogatoire est effectué par le président devant tous les membres du comité. Suite à toutes ces démarches, les membres prennent leurs décisions en commun. Les délibérations des comités sont couchées sur le registre, au moment où elles sont prises ou en fin de séance, puis les membres présents signent le registre. La séance terminée, le président ferme celle-ci comme il l'a ouverte.

Les lieux de réunions des comités sont symptomatiques de l'importance qu'ils se donnent, 58% d'entre eux délibèrent secrètement, à la mairie, 18,56% dans une maison et 16,24% à la cure. Les comités de surveillance cherchant à travailler dans le secret, préfèrent loger dans une salle fermant à clef.

 

TRAVAIL DES COMITES DE SURVEILLANCE

 

Le travail des comités de surveillance passe par la correspondance qui leur est vitale. Non seulement elle leur permet de recevoir les lois mais aussi de faire circuler les informations afin d'être plus efficace dans leur travail. La correspondance reste locale et est établie entre le comité, le district et la municipalité. Dans cette optique, le secrétaire devient alors un personnage important dans les comités de l’Ain. Si les comités de surveillance sont amenés à beaucoup écrire, ils sont aussi appelés à beaucoup se déplacer. Ces voyages sont le plus souvent effectués sur une courte distance, par des membres nommés pour des missions aussi diverses que variées.

Le travail des comités de surveillance dans l'Ain diffère selon deux facteurs : la situation géographique du comité et la situation politique. Avant Brumaire an II, peu de comités de surveillance ont une activité, mis à part les comités de Bourg et Belley, qui est basée sur la chasse aux fédéralistes. A partir de Brumaire an II, les comités de surveillance vont commencer par s'occuper de vérifier si les lois sont appliquées, puis vont servir de moteur révolutionnaire en faisant appliquer les lois. Sur la frontière, les comités de surveillance connaissent un grand regain d'activité. En effet leur situation géographique, soit avec la Suisse ou le département du Mont Blanc, leur fournit beaucoup de travail. Le passage et la surveillance des étrangers, ainsi que le contrôle du passage des vivres, sont leurs occupations principales. Si des particularités existent pour les comités frontaliers, en revanche le travail d'un comité non-frontalier varie peu d'une commune à l'autre. L'ardeur que mettent les membres des comités de surveillance dans leurs fonctions dépend non seulement du patriotisme de ces derniers mais aussi beaucoup de la façon dont leurs actions peuvent être perçues par leurs concitoyens.

De Brumaire à Thermidor an II, les comités de surveillance de l'Ain s'occupent d'affaires diverses et variées, comme arrêter les suspects, poser les scellés, visiter les prisons, s'occuper des dons patriotiques, du ravitaillement, des subsistances, de l'accaparement, de la fabrication de cuir, de visites domiciliaires, de recevoir des dénonciations, de réviser les certificats de civisme, de contrôler les voyageurs, bref tout ce qui entre dans le cadre de l'application des lois, qui est d’ailleurs souvent à l'appréciation du comité qui est seul juge de l'étendue qu'il donne à ses fonctions. Si certains comités sont assez prudents dans leurs actions vis à vis de leurs concitoyens, d'autres le sont beaucoup moins. Il arrive que certains comités oublient d'être impartiaux et cèdent ouvertement aux vengeances particulières. Le travail qui incombe aux comités de surveillance et la liberté que ces derniers se donnent dans leur marge d'action, peut pousser certains d'entre eux à outrepasser leurs fonctions. Quelques comités de surveillance n'ont pas qu'un rôle de police du Gouvernement révolutionnaire et s'octroîent un rôle de police morale et judiciaire, instruisant des affaires de vols ou de mœurs.

A partir de Thermidor an II, le travail des comités de surveillance, devenu cantonnaux, tend à ne plus être le même, d'une part du fait de la suppréssion d’un grand nombre d’entre eux mais aussi à cause de la chute du "régime sans-culottes" qui ouvre les prisons[17]. Ces éléments amènent un vent de modération. Désormais, les comités sont limités dans leurs pouvoirs. Certains acceptent cela sans trop de problème mais autre n'acceptent pas ce changement, notamment en ce qui concerne la libération de détenus. Désormais les comités ne font plus qu'enregistrer les lois et les décrets et veiller à les faire appliquer. Ils ne délivrent que très rarement des mandats d'arrestations bien qu'ils reçoivent encore des dénonciations.

La conséquence directe du travail des comités se fait d'abord sentir pour les membres des comités de surveillance. Ceux-ci  peuvent devenir la cible des haines ou des rancœurs de leurs concitoyens. Avec la réorganisation des comités cantonaux, l'autorité précaire et la crainte[18] dont jouissent les membres des dits comités se trouvent bafouées. Il arrive parfois, de peur de se faire rejeter de la communauté, que des membres d'un comité refusent d'assumer leur rôle en ne voulant pas signer une dénonciation, tout comme il arrive que des menaces et des atteintes physiques leur soient faites.

 

LE PERSONNEL : LES COMMISSAIRES

 

Durant la période 1793-an III, le nombre de citoyens de l'Ain ayant été commissaire dans un comité de surveillance est estimée à 2703. Si le district de Bourg et l’arrondissement de Belley sont les lieux où le militantisme sociétaire est le plus fort, le district dans lequel se trouve le plus de militants révolutionnaires membres d'un comité de surveillance est le district de Nantua, avec 603 militants commissaires puis celui de Gex avec 496 militants commissaires, faisant du Haut Bugey et du Pays de Gex les régions les plus militantes par obéissance aux lois. C’est aussi dans ces districts que l’on trouve le plus de comités de surveillance et les plus actifs, même si le district de Bourg et celui de St Rambert comptent un grand nombre de militants commissaires.

 

Il arrive très rarement qu'un comité siège au complet. Il est souvent difficile d'évaluer le nombre de membres présents, car très peu de comités tiennent des registres de présence où notent le nom des membres présents au début de la séance. La moyenne départementale de membre présent aux séances est de 7 membres. 26% des comités sont dans cette moyenne, alors que 38% ont entre 8 et 9 membres en moyenne par séance et seulement 17% des comités ont entre 5 et 6 membres présents par séances. Aux extrémités, 7% des comités ont moins de 5 membres présents par séances et 12% en ont 10. Il arrive que des comités aient seulement 1à 2 membres présents à une séance. Face à l'absentéisme d'un membre, la plupart des comités ne réagissent pas. Pour lutter contre l'absentéisme certains comités prennent des mesures draconiennes, exclusions ou dénonciation comme suspect. Malgré ces dispositions et les rappels de serment par les présidents, l'absentéisme se fait sentir de plus en plus fort au fur et à mesure qu'arrivent les beaux jours. L'absentéisme disparaît totalement avec le passage aux comités de districts en Fructidor an II. Ceux-ci plus administratifs, sont composés de citoyens n'ayant que cette activité et surtout bénéficiant d'un salaire régulier et fixe.

Avec la chute des Sans-Culottes, en Floréal an II, les comités de surveillance perdent du crédit[19]. Non seulement leur autorité n'est plus respectée, mais, plus grave, leur légitimité est confondue quand certains commissaires sont attaqués pour leurs actions. Durant la réaction thermidorienne, des arrestations visant des membres sans-culottes de comités de surveillance, comme à Bourg, Belley, Gex, Nantua ou St Rambert ont lieu. Mais, déjà avant Thermidor an II, des membres de comités sont arrêtés pour des diverses délits de roits communs, toutefois, la majorité de commissaires mis en état d'arrestation le sont pour des raisons politiques.

 

La politisation des comités se fait sentir lorsque les membres des comités de surveillance vantent leur civisme comme impulsion au fonctionnement du comité. Dans l'Ain, les commissaires sont les avant-gardes de la Révolution et de ses idées, tous comme des modèles de civisme. De ces faits, la part du politique dans le fonctionnement des comités de surveillance de l'Ain est très importante. Lors de leur création, le degré de politisation des comités de surveillance semble être important. Mais rapidement, avec la fin de l'hiver 1793-94, alors que la motivation baisse dans beaucoup de petits comités communaux, certains comités s'inscrivent plus que d'autres comme politiquement motivés de par leurs actions (chasse des aristocrates, des prêtres, déchristianisation, respect de la décade). A partir de Ventôse an II, au moment où beaucoup de comités sont épurés, la politisation des comités de surveillance est véritablement à son maximum. A ce moment, tous les membres des comités de surveillance sont membres d'une société populaire ce qui constitue une très forte garantie de civisme.

 

La répartition sociale au sein des comités de surveillance met bien en évidence qu'ils sont les lieux où se retrouve, se créé, une élite révolutionnaire sortie des ateliers ou des champs : sur 177 commissaires de l'Ain dont on connaît la profession, 48% travaillant la terre, 11% sont des hommes de loi, 8% excerçent un métier de la bouche, 6% travaillent dans le médical, 5% sont des artisans, 3% des commerçants, 3% des religieux, 3% des militaires, 3% travaillent le métal, 3% travaillent dans l'habillement, 2% travaillent dans le bâtiment, 2% sont des ouvriers, 2% sont des citoyens sans profession définis, 0,5% travaillent le bois et 0,5% sont dans l'instruction. La présence en grand nombre d'agriculteurs fait des comités de surveillance de l'Ain une institution populaire laborieuse, mais la présence importante d'hommes excerçant des petits métiers manuels urbains, soit 23,5%, fait des comités de surveillance un tremplin politique a une nouvelle élite issue des ateliers. Même avec la restructuration d'Albitte du 25 Ventôse an II, les commissaires restent d'extraction sociale populaire mais tendent s'urbaniser. Si les petits comités ruraux reposent sur la classe agricole, les comités urbains, eux, le sont sur les artisans ou les ouvriers[20]. De part l'extraction sociale de leurs membres, les comités de surveillance dans l'Ain sont des modèles révolutionnaires par l'accès donné à des gens (qui sous l'Ancien Régime n'auraient pas même pût avoir un rôle social ou politique si important) de pouvoir siéger à des places importantes.

 

Contrairement à l'idée que la sagesse s'acquiert avec l'âge, les membres des comités de surveillance ne sont pas des vieillards mais souvent des hommes d'âge mûrs (entre 30 et 40 ans).

Les citoyens siégeant aux comités de surveillance communaux ne sont pas toujours des gens instruits, 24% des membres des comité de surveillance de l'Ain savent signer. On peut évaluer qu'avant la loi du 7 Fructidor an II, interdisant aux comités de districts d'avoir des membres illettrés, il y a en moyenne 3 membres illettrés par comité de surveillance. L'analphabétisation est un mal que les comités de surveillance cantonaux essayent d'éviter.

 

Le fait d'être membre d'un comité de surveillance peut avoir certaines conséquences positives pour certains citoyens. Cela peut servir et faciliter une ascension politique et administrative au moment où dans l'Ain, la nouvelle élite politique née de la fin du fédéralisme remplace l'ancienne élite venue de l'Ancien Régime et s'arrête quand cette dernière retrouve ses prérogatives. Rares sont les membres de l'élite directoriales et impériale qui ont siégé dans des comités de surveillance, il ne sont que 97 à être recyclés, essentiellement dans les places municipales sous l'Empire.

 


[1]Il est a noter que sur 79 citoyens dans le cas du cumul des fonctions, seuls 9 démissionnent de leur premier emploi pour celui de membre de comité de surveillance.

[2]Arrêté du représentant du Peuple Gouly du 14 Nivôse an II. A.D. Ain ancien 8L 98.

[3]Ibid.

[4]Le 16 Ventôse an II Albitte ressert déjà les liens entre lui et les agents nationaux en leur demandant de rendre compte toutes les décades de leurs actions mais aussi de celles des autorités à qui sont confiées l'exécution des lois, les comités de surveillance entre autres.

[5]" considérant combien les comités de surveillance crées par le Gouvernement Révolutionnaire influent sur le sort de la liberté et de l'égalité, qu'ils doivent concourir avec la plus grande force au triomphe des principes et à l'affermissement de la République s'ils sont bien composé, comme ils peuvent, dans le cas contraire contribuer de la manière la plus funeste à ébranler et à servir des projets désastreux. Considérant en conséquence, l'importance des choix à faire pour la composition des dits comités et l'impossibilité absolue d'en organiser un dans chaque commune" arrêté d'Albitte du 25 Ventôse an II, registre des Représentants du peuple en mission dans l'Ain, A.D. Ain ancien L98.

[6] Anne-Marie DUPORT : "Les congrès des sociétés populaires tenus à Valence en 1793 : résistance au fédéralisme et anticipations politiques" in Actes du 111e congrès national des sociétés savantes Poitiers 1986. Paris, C.T.H.S., 1986, pages 21 à 37.

[7]Baron est déjà administrateur au département, Rollet est officier municipal, Duclos est notable, Alban est officier municipal, Convers agent national de la commune de Bourg et Blanc-Désisles est maire.

[8]Anne-Marie DUPORT: "Les congrès des sociétés populaires tenus à Valence en 1793 : résistance au fédéralisme et anticipations politiques" in Actes du 111e congrès national des sociétés savantes Poitiers 1986. Paris, C.T.H.S., 1986, pages 21 à 37.

[9]Arrêté de Reverchon portant sur la formation du Comité Central de Surveillance pour tout le département de l'Ain. A.D. Ain 14L.

[10] Lettre de Merle, 22 brumaire an II. A.D. Ain 13L 60.

[11]Registre de délibérations du Comité de Surveillance de la Société Populaire des Sans-Culottes de Bourg. A.D. Ain 14L 15.

[12]Ibid.

[13] Voir CROYET (Jérôme) : "Sous le bonnet rouge". Thèse de doctorat, Université Lumière Lyon II, 2003. Déposée aux Archives Départementales de l'Ain.

[14]Rebelles vendéens et chouans, contre-révolutionnaires, agioteurs, trafiquants, faux monnayeurs et accapareurs.

[15]Registre de délibérations du comité de surveillance de Billiat, page 1. A.D. Ain 14 L.

[16]Registre de délibérations du comité de surveillance de Gex. A.D. Ain 14 L.

[17] Voir CROYET (Jérôme) : "Sous le bonnet rouge". Thèse de doctorat, Université Lumière Lyon II, 2003. Déposée aux Archives Départementales de l'Ain.

[18] Les membres du comité de Bourg demandent un insigne pour se faire reconnaître. En Brumaire an III, le comité de surveillance du district de Trévoux demande à Merlino que la Convention fasse adopter un costume pour les membres des comités de surveillance.

[19] 13 commissaires sont recensés comme terroristes, contre 3 fédéralistes et 1 thermidoriens.

[20] Ces derniers étant plus présents dans les comités urbains (60%) que les agriculteurs dans les comités ruraux (43%).

Histoire des comités de surveillance de l'Ain par commune

par Jérôme Croyet,

docteur en histoire, président de la SEHRI

Ambérieu en Bugey

La société des sans-culottes d'Ambérieu se dote d'un comité de surveillance qui tient ses séances du 21 brumaire an II au 10 prairial an II. Le comité de surveillance de la commune d'Ambérieu entretient une correspondance du 25 brumaire an II au 1er messidor an II. Devenu comité de surveillance du canton d'Ambérieu, sa correspondance va du 10 messidor an II au 22 thermidor an II.

Apremont

Le comité de surveillance d’Apremont est créé en nivôse an II. L'élection du bureau du comité de surveillance se fait, en moyenne, tous les 20 jours. La fréquence de réélection d'un membre au bureau est de toutes les huit décades. Ses séances, au nombre de trize, s'étalent du 30 nivôse au 10 messidor an II. En dix séances, le nombre moyen des membres présents est de neuf. Le comité de surveillance se réuni à la maison commune.

Beauregard

Le 15 pluviôse an II, le comité de surveillance de Beauregard envoie un arrêté au district de Trévoux dans lequel il fait mention de l'arrestation d'un conducteur de 57 porcs.

Belleydoux

Le comité de surveillance de Belleydoux est créé en brumaire an II.

Belmont

Le comité de surveillance de Belmont est réorganisé par le Représentant du Peuple Gouly le 7 nivôse an II.

Bey

Le comité de surveillance de Bey est formé le 7 frimaire an II.

Bourg

Le Comité de surveillance de la société populaire de Bourg est créé en septembre 1793. Devenu Comité Central de Surveillance de l'Ain puis comité communal, il se réuni à la cure. Le comité de surveillance central du département de l’Ain est installé du 5 au 25 brumaire an II. Il dresse une liste de remplacements à faire au sein des autorités constituées dressées par le comité, des actes d’accusation des fédéraliste et aristocrates de Bourg qui sont déposés aux greffes de la commission Temporaire de Lyon. Il enregistre une dénonciation de Blanc-Désisles contre l’ingénieur Céard.  

Buellas

Le comité de surveillance de Buellas semble ne se limiter qu'à six surveillants.

Chaleins

Le comité de surveillance de la commune de Chaleins réorganisé le 20 pluviôse an II car plusieurs de ses membres cumulent deux fonctions.

Champdor

Le comité de surveillance communal de Champdor est formé le 6 brumaire an II. Il est réorganisé le 10 nivôse. Il tient sa dernière séance le au 25 ventôse an II.

Châtillon de Michaille

Le comité de surveillance de Châtillon-de-Michaille est créé le 3 pluviôse an II.

Chézery

Le comité de surveillance communal de Chézery est formé le 6 juin 1793. Il est réorganisé par Nicod-Marat commissaire du représentant du peuple Gouly le 6 brumaire an II et tient ses séances jusqu’au 25 ventôse an II.

Coligny

Il existe un comité de surveillance communal puis cantonal à Coligny réorganisé par Albitte le 22 germinal an II.

Cras sur Reyssouze

Comité de surveillance de Cras-sur-Reyssouze est fondé le 20 octobre 1793.

Crozet

Le comité de surveillance communal de Crozet existe du 9 juin 1793 au 25 ventôse an II.

Divonne les Bains

Le comité de surveillance de Divonne est créé en nivôse an II. L'élection du bureau du comité de surveillance se fait, en moyenne, tous les 16 jours. La fréquence de réélection d'un membre au bureau est toute les 4 décades. Le comité de surveillance se réuni à la cure.

Douvres

Le comité de surveillance de Douvres est créé en brumaire an II.

Fareins

Le comité de surveillance de Fareins est crée en brumaire an II.

Géovraissiat

Le comité de surveillance communal de Géovraissiat est créé en nivôse an II. Ses séances, au nombre de trois, s'étalent du 10 floréal au 1 prairial an II. Le comité de surveillance se réuni à la maison commune.

Grilly

Les séances du comité de surveillance de la commune de Grilly, au nombre de 15, s'étalent du 30 pluviôse au 10 prairial an II. Le comité de surveillance se réuni à la maison commune.

Hotonnes

Le comité de surveillance d’Hotonnes est communal.

Lagnieu

Le comité de surveillance de Lagnieu est créé en brumaire an II. Le comité de surveillance se réuni dans une maison particulière. Il applique la loi sur les liens de parenté dans les comités, le 1er nivôse an II, et épure deux frères et trois beaux frères. Il applique la loi sur le cumul des fonctions le 13 brumaire an II, il comptait alors un notaire public. L'élection du bureau du comité de surveillance se fait, en moyenne, tous les 14 jours. La fréquence de réélection d'un Membre au bureau est toutes les 5 décades. Ses séances, au nombre de 142, s'étalent du 4 novembre au 20 fructidor an II. En 34 séances, le nombre moyen des membres présents est de 7.

Leyment

Le comité de surveillance de la commune de Leyment se réuni à la maison commune. L'élection du bureau du comité de surveillance se fait, en moyenne, tous les 31 jours. La fréquence de réélection d'un membre au bureau est toute les 5 décades.

Martignat

Le comité de surveillance de Martignat est communal est créé en brumaire an II. Il est actif jusqu’au 25 ventôse an II. Ses séances, au nombre de 14, s'étalent du 20 brumaire au 4 messidor an II. L'élection du bureau du comité de surveillance se fait, en moyenne, tous les 28 jours. La fréquence de réélection d'un membre au bureau est toutes les 2 décades.

Montluel

Le 27 fructidor an II, le comité de surveillance du district de Montluel écrit aux municipalités de son arrondissement pour les prévenir de la réorganisation des autorités du district par Boisset et de leur mise en place. Ils définissent leur fonction : "placé dans un poste ou nos fonctions sont autant difficiles que pénibles pour découvrir toutes les intrigues, dictées par des esprits corrupteurs"[1]. Ils sont farouchement anti-terroristes. Pour ce faire ils prônent la correct exécution des lois.

 



[1]              Lettre du comité de surveillance du district de Montluel à la municipalité de Pérouges, 27 Fructidor an II. A.D.A.14L.

Ochiaz

Le comité de surveillance communal d’Ochiaz est créé en brumaire an II. Le comité de surveillance se réuni dans une maison particulière.

Poncin

Le comité de surveillance de la commune de Poncin est créé le 27 brumaire an II. L'élection du bureau du comité de surveillance se fait, en moyenne, tous les 17 jours. La fréquence de réélection d'un membre au bureau est toutes les 2 décades. Le comité de surveillance se réuni à la chapelle des pénitents. Le 30 nivôse an II, il se réorganise à cause de 4 membres démissionnaires pour cause de parenté.

Prégny et Chambésy

Le comité de surveillance de Chambesy et Prégny est communal. Les membres sont désignés par Nicod-Marat sur commission du représentant du peuple Gouly.  L'élection du bureau du comité de surveillance se fait, en moyenne, tous les 16 jours. La fréquence de réélection d'un membre au bureau est toutes les 3 décades. Le comité de surveillance se réunit à la maison commune.

Prévessin

Le comité de surveillance communal de Prévessin est organisé le 20 octobre 1793 entre les communes de Prévessin et Martignin. Le 12 nivôse an II, les deux communes font un comité de surveillance par commune, le comité pluri-communal est dissout. Comité de surveillance qui applique la loi sur le cumul des fonctions le 3 nivôse an II, il comptait alors un agent national, deux officiers municipaux et un capitaine de la Garde nationale. L'élection du bureau du comité de surveillance se fait, en moyenne, tous les 46 jours, sans réélection.

Proulieu

Le comité de surveillance communal de Proulieu est créé en frimaire an II. Il se réuni à la maison commune.

Salavre

Le comité de surveillance de Salavre communal tient des assemblées publiques en fin d'après midi dans la maison commune. Il existe dès la fin de brumaire an II. Il devient comité cantonal en germinal an II.

Seyssel

Le comité de surveillance de Seyssel est créé en brumaire an II. Le comité de surveillance de Seyssel applique la loi sur les liens de parenté dans les comités, le 16 et 26 nivôse an II, et épure deux frères et trois beaux frères. Le comité de surveillance applique la loi sur le cumul des fonctions le 26 nivôse an II, il comptait alors deux notaires. L'élection du bureau du comité de surveillance se fait, en moyenne, tous les 18 jours. La fréquence de réélection d'un membre au bureau est toutes les 7 décades. Ses séances, au nombre de 128, s'étalent du 7 brumaire au 8 fructidor an II. En 133 séances, le nombre moyen des membres présents est de 9. Le comité de surveillance se réuni dans une maison particulière.

Saint Germain de Joux

Le comité de surveillance de Saint-Germain-de-Joux est créé en avril 1793. L'élection du bureau du comité de surveillance se fait, en moyenne, tous les 23 jours. La fréquence de réélection d'un membre au bureau est toute les 3 décades. Ses séances, au nombre de 58, s'étalent du 28 avril au 30 floréal an II. Le comité de surveillance se réuni à la maison commune.

Saint Laurent sur Saône

Le comité de surveillance de Saint-Laurent-sur-Saône est créé le 27 brumaire an II. Il est en correspondance avec la Commission Révolutionnaire de Lyon. Le 11 frimaire an II, le comité de surveillance est réquisitionné par le citoyen Fauvaux, commandant du détachement de l'armée révolutionnaire à Mâcon. Le comité de surveillance de la commune de Saint-Laurent possède un registre de délibérations et un registre de dénonciations qui n'a jamais servi. Le 17 pluviôse an II, le comité de surveillance fait arrêter, par le brigadier de gendarmerie Mellinand, les époux Dubief. Le comité de surveillance de la commune délivre un certificat de civisme au boulanger Philibert Berthoud le 13 germinal an II. Le comité de surveillance est supprimé par le représentant du peuple Albitte le 15 ventôse an II. Les papiers du comité de surveillance sont déposés à la municipalité, le 25 germinal an II.

Thoissey

Le comité de surveillance de Thoissey est créé en mai 1793. Le comité de surveillance reçoit du district de Trévoux, le 15 germinal an II, 3000 livres de salaire pour les membres et 219 livres de frais.

Vaux

Le comité de surveillance de Vaux est crée en vendémiaire an II. Il se réuni à la maison commune. L'élection du bureau du comité de surveillance se fait, en moyenne, tous les 18  jours. La fréquence de réélection d'un membre au bureau est toute les 3 décades.

Verny

Le comité de surveillance de Verny est créé en mai 1793. Le comité de surveillance applique la loi sur les liens de parenté dans les comités, le 20 ventôse an II, et épure deux beaux-frères. L'élection du bureau du comité de surveillance se fait, en moyenne, tous les 21 jours. La fréquence de réélection d'un membre au bureau est toute les 5 décades. Ses séances, au nombre de 46, s'étalent du 20 juin au 4 messidor an II. Le comité de surveillance se réuni à la maison commune.

Virieu le Grand

Le comité de surveillance de Virieu-le-Grand crée le 16 frimaire an II. Ses séances, au nombre de 32, s'étalent du 16 frimaire au 22 thermidor an II. Le comité de surveillance se réuni à la cure.

Ambronay

Le comité de surveillance communal d’Ambronay est créé en brumaire an II. La société populaire forme le sien en frimaire an II. En 39 séances, le nombre moyen des membres présents au comité de surveillance communal est de 7. Il se réunit à la maison d'arrêt. Le comité de surveillance de la commune d'Ambronay tient des registres de délibérations du 20 brumaire an II au 1er prairial an II. Il ouvre un registre d'enregistrement des certificats de civisme, du 5 frimaire an II au 28 fructidor an II, ainsi qu'un registre de compte rendu à l'agent national, du 20 pluviôse an II au 10 fructidor an II. Il entretient une correspondance du 23 brumaire an II au 19 prairial an II. Devenu comité de surveillance du canton d'Ambronay, il tient ses séances du 5 prairial an II au 16 thermidor an II. Il ouvre un registre de correspondance, du 20 thermidor an II au 20 fructidor an II.

Arlod

Le comité de surveillance communal d’Arlod créé en septembre 1793 et tient ses séances, à la maison commune, du 10 septembre 1793 au 25 ventôse an II. Il n’y a pas de société populaire à Arlod.

Belley

Si la municipalité de Belley convoque les citoyens pour le 29 septembre 1793 pour former un Comité de Salut Public, le comité de surveillance communal est créé en vendémiaire an II. Le comité de surveillance de Belley dresse une liste de suspects à incarcérer, le 14 brumaire an II.

Billiat

Le comité de surveillance de la commune de Billiat est créé en Brumaire an II. L'élection du bureau du comité de surveillance se fait, en moyenne, tous les 41 jours. La fréquence de réélection d'un Membre au bureau est toutes les 4 décades.

Brénod

Le comité de surveillance de la commune de Brénod est formé le 19 Brumaire an II, lors d'une assemblée des 96 citoyens actifs de la commune. Il est communal jusqu’au 25 Ventôse an II puis devient cantonal. L'élection du bureau du comité de surveillance se fait, en moyenne, tous les 18 jours. La fréquence de réélection d'un Membre au bureau est toutes les 2 décades. Ses séances, au nombre de 25, s'étalent du 1 Frimaire au 30 Messidor an II. En 26 séances, le nombre moyen des Membres présents est de 9. Le comité de surveillance se réuni dans une maison particulière.

Challex

L'élection du bureau du comité de surveillance de Challex se fait, en moyenne, tous les 28 jours.

Château Gaillard

Le comité de surveillance communal de Château-Gaillard, créé en mai 1793, est transformé en comité de surveillance cantonal après la séance du 25 floréal an II sans qu'il n'y est trace dans les délibérations. Les membres alors en place sont changés mais les nouveaux nommés ne restent en place que jusqu'au 13 prairial an II date à laquelle les anciens membres réintègrent leur fonction. L'élection du bureau du comité de surveillance se fait, en moyenne, tous les 27 jours. La fréquence de réélection d'un membre au bureau est toute les trois décades. Le comité de surveillance se réuni à la maison commune.

Collonges

Le comité de surveillance de Collonges crée en nivôse an II, est réorganisé par le représentant du peuple Gouly lors de son passage. Il se réuni à la maison commune. Ses séances, au nombre de 39, s'étalent du 25 brumaire au 8 fructidor an II. Il applique la loi sur le cumul des fonctions le 20 prairial an II, il comptait alors cinq membres de la Garde Nationale. L'élection du bureau du comité de surveillance se fait, en moyenne, tous les 14 jours. La fréquence de réélection d'un membre au bureau est toutes les deux décades.

Farges

Il existe un comité de surveillance communal à Farges.

Foissiat

Le comité de surveillance communal de Foissiat est réorganisé par Rollet-Marat le 28 ventôse an II.

Francheleins

Le comité de surveillance de la commune de Francheleins organisé le 4 frimaire an II.

Gex

Le comité de surveillance de Gex applique la loi sur les liens de parenté dans les comités, le fructidor an II, et épure un oncle et un neveu. L'élection du bureau du comité de surveillance se fait, en moyenne, tous les 17 jours.

Groissiat

Le comité de surveillance de Groissiat est communal.

Guéreins

Le comité de surveillance communal de Guéreins organisé le 17 novembre 1793. Il est réorganisé le 30 nivôse an II.

Jujurieux

Le comité de surveillance de Jujurieux est créé le 4 frimaire an II. Il se réunie à l'église. L'élection du bureau du comité de surveillance se fait, en moyenne, tous les 35 jours. La fréquence de réélection d'un membre au bureau est toutes les 4 décades. Le comité de surveillance applique la loi sur les liens de parenté dans les comités, le 10 nivôse an II, et épure quatre frères et deux beaux-frères. Comité de surveillance qui applique la loi sur le cumul des fonctions le 30 nivôse an II, il comptait alors deux officiers municipaux et quatre officiers de la Garde Nationale.

Lélex

Le comité de surveillance de Lélex est créé en nivôse an II. Ses séances, au nombre de 20, s'étalent du 1er nivôse au 30 prairial an II. Le comité de surveillance se réuni à la maison commune.

Maillat

Le comité de surveillance de Maillat est communal.

Messimy

Le comité de surveillance de la commune de Messimy est organisé le 20 brumaire an II et réorganisé le 4 pluviôse à cause de leurs parentales entre certains membres et le cumul des fonctions.

Mézériat

Le comité de surveillance de Mézériat est élu le 10 nivôse an II.

Montanges

Le comité de surveillance de Montanges est communal.

Montmerle

Le comité de surveillance de Montmerle est créé le 27 brumaire an II. Il est réorganisé le 12 nivôse an II. Les citoyens réunis nomment alors aussi six suppléants (fait qui n'est pas mentionné dans la loi et qui constitue un cas unique dans l'Ain). Le 30 pluviôse an II les membres du comité de surveillance de Montmerle cherchent des lettres suspectes chez plusieurs particuliers de la commune et mettent la main sur une carte qu'ils jugent suspecte chez la veuve Fournier. Le comité de surveillance de Montmerle demande, le 5 vendémiaire an III, a être payé pour le trimestre de fructidor an II.

Neyrolles

Le comité de surveillance de Neyrolles est communal.

Ornex

Le comité de surveillance d’Ornex est créé en mai 1793. Il se réuni à la maison commune. L'élection du bureau du comité de surveillance se fait, en moyenne, tous les 34 jours. La fréquence de réélection d'un membre au bureau est toute les 5 décades.

Pont d'Ain

La société populaire de Pont d’Ain créée un comité de surveillance au début de l'an II. Ce dernier soutien la demande de libération du prêtre Claude Bonjour auprès de Javogues, le 24 frimaire an II.

Pont de Veyle

Le comité de surveillance de Pont de Veyle demande à la mairie, le 9 octobre 1793, à disposer de la salle de la cure pour y tenir ses séances. Il invite la municipalité, le 11 octobre 1793, à faire défense aux aubergistes de loger des étrangers sans qu’ils n’aient fait une déclaration au comité de surveillance. Il invite la municipalité, le 11 octobre 1793, à faire mettre des postes de gardes nationaux en corps de garde, au poste de l’horloge.  Le 11 frimaire an II, Rollet-Marat invite le comité de surveillance à demander à la municipalité d’avertir le comité pour qu’un des membres, à l’arrivée du courrier, puisse participer de concert avec elle à son ouverture, cette demande est reprise le 17 germinal suivant. Le 21 brumaire an II, le comité de surveillance invite la municipalité à fixer un prix fixe de cuisage des pains. Le 6 pluviôse an II, le comité de surveillance demande à la municipalité d’ouvrir une nouvelle prison plus salubre que l’ancienne. Le 27 pluviôse an II, le comité de surveillance interdit aux ouvriers d’emmener le bois provenant des démolitions. Le 10 germinal an II, le comité de surveillance demande à la municipalité de punir la citoyenne Garlon pour avoir dit publiquement « en présence de la garde entière (que) tous les membres de notre comité…étaient tous de foutus coquins »[1]. Ils sont alors une vision très précise de leur fonction : « le comité de surveillance de Pont-de-Veyle qu'il importe grandement à ceux qui sont chargés de la confiance publique de n'être point inculpés aux yeux de leurs concitoyens que l'intention de ceux qui les ont nommés a été de choisir des hommes probes dont la réputation n'a souffert aucune atteinte. Considérant que si ceux qui sont placés pour surveiller leurs semblables sont voués aux mépris et aux sarcasmes, il est essentiel de ne point les laisser dans un poste qui ne doit être occupé que par d'honorables républicains, mais s'ils sont intègres, il est aussi dangereux de laisser répandre contre eux le moindre soupçon »[2]. Le 11 messidor an II, le comité de surveillance interdit au cabaretiers de faire produire chez eux des joueurs d’instrument et à ces derniers de causer des rassemblements, sauf les jours de décades. Le 25 messidor an II, le comité de surveillance invite la municipalité à envoyer, de concert avec un membre du comité, un officier municipal afin de vérifier « dans tous les cafés, auberges et cabarets de cette commune…si l’on fête encore ces jours consacrés par l’imbécillité ou fanatisme »[3].

 



[1]              Arrêté du comité de surveillance de Pont-de-Veyle, 10 germinal an II. A.D. Ain 14L 135.

[2]              Arrêté du comité de surveillance de Pont-de-Veyle, 10 germinal an II. A.D. Ain 14L 135.

[3]              Arrêté du comité de surveillance de Pont-de-Veyle, 25 messidor an II. A.D. Ain 14L 135.

Saint Trivier sur Moignans

Le comité de surveillance de Saint-Trivier-sur-Moignans arrête, le 4 germinal an II, une voiture chargée de subsistances. Il demande, le 4e jour complémentaire de l'an II, à être payé pour les mois de messidor à fructidor an II. Le district de Trévoux lui remet 7056 livres.

Saint Vulbas

Le comité de surveillance de Saint-Vulbas est créé en frimaire an II. Il applique la loi sur les liens de parenté dans les comités, en nivôse an II, et épure deux cousins. L'élection du bureau du comité de surveillance se fait, en moyenne, tous les 18 jours. La fréquence de réélection d'un membre au bureau est toutes les décades. Le comité de surveillance se réuni dans une maison particulière.

Trévoux

Le comité de surveillance de Trévoux demande et obtient le 15 pluviôse an II, une grande table et des cartons. Le 8 messidor an II, le district de Trévoux décide de nommer des commissaires pris au sein du comité de surveillance et de la société de Trévoux pour faire parvenir du seigle afin de fournir les réquisitions. Le comité de surveillance de Trévoux, demande, le 4 vendémiaire an III, a être payé pour le trimestre de fructidor an II. Le district de Trévoux fait remettre au garde magasin militaire, le 22 vendémiaire an III, 22 sacs vides provenant des saisies légales faite par le comité de surveillance.

Versoix

Le comité de surveillance de Versoix crée en vendémiaire an II. Ses séances, au nombre de 24, s'étalent du 8 octobre au 20 pluviôse an II. En 25 séances, le nombre moyen des membres présents est de 9.

Villars les Dombes

Le comité de surveillance communal de Villars dénonce un officier municipal au district, le 15 nivôse an II. Ce dernier renvoi l'affaire le jour même devant le comité de surveillance. Le comité de surveillance saisie le 2 germinal deux voitures chargées de 6 sacs de farine.

Ambutrix

Le comité de surveillance d’Ambutrix est créé en nivôse an II. L'élection du bureau se fait, en moyenne, tous les 17 jours. La fréquence de réélection d'un membre au bureau est de toutes les 2 décades. Le comité de surveillance se réunit à la maison commune. Il tient ses séances du 23 nivôse an II au 5 messidor an II.

Bâgé

Le comité de surveillance communal de Bâgé est créé en brumaire an II. Il s'occupe essentiellement de répression de trafic de subsistances. Le 12 frimaire an II, un membre dénonce les prix excessifs pratiqués par la femme de l'aubergiste Trepoz sur le pain et le vin vendus chez elle. Le comité invite la municipalité à poursuivre les époux Trepoz "comme infractaires à la loi" sur le maximum. De plus, il invite la municipalité à "surveiller tous les cabaretiers de cette commune pour les empêcher de vendre au delà du prix fixé par la loi"[1]. Le 11 prairial an II, les membres du comité de surveillance ou révolutionnaire de Bâgé et un piquet de la Garde Nationale interpellent la femme Chatelet sur la route de Pont-de-Vaux à Bâgé, pour avoir acheter du beurre chez un particulier pour son usage et pas au marché. Son beurre est saisi. Puis, ils se rendent à l'auberge de Montplan où ils saisissent le poulet, le beurre et les œufs de Montangerent de Replonges pour ne pas les avoir acheté au marché.

 



[1]              Extrait des délibérations du comité de surveillance de Bâgé, 12 frimaire an II. A. D. Ain 14L 85.

Cerdon

L'élection du bureau du comité de surveillance de Cerdon se fait, en moyenne, tous les 40 jours. Aucun membre du comité de surveillance n'est réélu.

Cessy

Le comité de surveillance communal de Cessy est créé en mai 1793. Le comité de surveillance communal applique la loi sur les liens de parenté dans les comités, le 20 floréal an II, et épure deux cousins. L'élection du bureau du comité de surveillance se fait, en moyenne, tous les 27 jours. La fréquence de réélection d'un membre au bureau est toutes les 2 décades. Le comité de surveillance se réuni à la maison commune.

Ceyzériat

Le comité de surveillance de la commune de Ceyzériat est créé le 19 mai 1793. Il teint ses séances dans la maison Borsat. Le 2 ventôse an II, le comité de surveillance tient ses séances dans la cure. Le comité de surveillance régénéré du canton de Ceyzériat s'assemble dans la maison commune.

Chazey sur Ain

Le comité de surveillance de Chazey-sur-Ain est créé en brumaire an II. Le comité de surveillance applique la loi sur les liens de parenté dans les comités, le 10 nivôse an II, et épure quatre frères et deux beaux-frères. L'élection du bureau du comité de surveillance se fait, en moyenne, tous les 23 jours. La fréquence de réélection d'un membre au bureau est toute les 2 décades. Ses séances, au nombre de 33, s'étalent du 16 brumaire au 20 prairial an II. Le comité de surveillance se réuni à la cure.

Condamine la Doye

Le comité de surveillance de Condamine-la-Doye est créé en frimaire an II. L'élection du bureau du comité de surveillance se fait, en moyenne, tout les 20 jours. La fréquence de réélection d'un membre au bureau est toutes les deux décades. Le comité de surveillance se réuni à la maison commune.

Dortan

Le comité de surveillance communal de Dortan est créé en avril 1793 et réorganisé en brumaire an II. Il applique la loi sur les liens de parenté dans les comités, le 20 pluviôse an II, et épure deux frères, deux oncles, deux neveux, un cousin et un beau-frère. L'élection du bureau du comité de surveillance se fait, en moyenne, tous les 20 jours. La fréquence de réélection d'un membre au bureau est toute les 6 décades. Ses séances, au nombre de 27, s'étalent du 10 mai au 20 prairial an II. Le comité de surveillance se réuni dans une maison particulière.

Giron

Le comité de surveillance communal de Giron est créé du 31 octobre 1793 au 25 ventôse an II.

Grand Abergement

Le comité de surveillance du Grand-Abergement est réorganisé le 14 pluviôse an II. Une ébauche de société des sans-culottes est fondée par la municipalité le 15 décembre 1793 et tient ses séances tous les dimanches au Temple de la Raison.

Hauteville

Le comité de surveillance d’Hauteville applique la loi sur les liens de parenté dans les comités, le 10 floréal an II, et épure deux cousins germains. L'élection du bureau du comité de surveillance se fait, en moyenne, tous les quinze jours. La fréquence de réélection d'un membre au bureau est toute les 8 décades. Ses séances, au nombre de 23, s'étalent du 28 germinal  au 30 fructidor an II. Le comité de surveillance se réuni dans la salle de l'école.

Lantenay

Le comité de surveillance de Lantenay est communal.

Léaz

Le comité de surveillance de Léaz est communal.

Lent

Un comité de surveillance est formé au sein de la société populaire de Lent au début de l'an II (nivôse-ventôse an II)

Loyettes

Le comité de surveillance de la commune de Loyettes se réuni à la cure. L'élection du bureau du comité de surveillance se fait, en moyenne, tous les 23 jours. La fréquence de réélection d'un membre au bureau est toute les 3 décades.

Meyrin

Le comité de surveillance de Meyrin est créé en vendémiaire an II. Ses séances, au nombre de 8, s'étalent du 16 brumaire au 24 nivôse an II. En 8 séances, le nombre moyen des Membres présents est de 10. Le comité de surveillance se réunit à la maison commune. Le comité de surveillance qui applique la loi sur le cumul des fonctions le 9 nivôse an II, il comptait alors un maire, deux notables et un soldat.

Musinens

Le comité de surveillance de Musinens est crée en frimaire an II. L'élection du bureau du comité de surveillance se fait, en moyenne, tous les 20 jours. La fréquence de réélection d'un Membre au bureau est toutes les 4 décades.

Nantua

Le comité de surveillance communal de Nantua est créé le 2 mai 1793. Il se réuni jusqu’au 25 ventôse an II. Il tient ses séances à la maison commune. Il devient cantonal puis de district par arrêté de Boisset du 15 brumaire an III. Le 28 vendémiaire an III, l'agent national du district de Nantua écrit au comité de surveillance pour savoir pourquoi la société populaire est désertée. Ce dernier lui répond que les Sans-Culottes tiennent des réunions dans un autre lieu. Ils décident alors de les circonvenir.

Oyonnax

Le comité de surveillance d’Oyonnax crée en vendémiaire an II. En 58 séances, le nombre moyen des membres présents est de 7. Il se réuni dans une maison particulière. L'élection du bureau du comité de surveillance se fait, en moyenne, tous les 28 jours. La fréquence de réélection d'un membre au bureau est toute les 3 décades. Le comité de surveillance est communal puis cantonal.

Pont de Vaux

Le comité de surveillance de Pont-de-Vaux est organisé le 30 mai 1793. Les sans-culottes de Pont de vaux recherchent à mettre la main dessus. Lors de la réunion des électeurs pour élire les membres du comité de surveillance, Rigaut dit « que le comité ne se formerait, que ce serait la société des sans-culottes qui ne nommerait ». Face au refus des deux cents électeurs présents, le comité de surveillance n’est pas formé alors que la société forme le sien. Merle, de Bâgé, et « l’hébété Martine » viennent voir les sans-culottes de Pont-de-Vaux, « les endoctrina, ces deux apôtres trouvant des disciples complaisants, dans deux orgies livrées au cabaret, l’autre chez Petitjean ; le plan d’oppression fut dicté et arrêté par les scélérats ». Le comité de surveillance de Pont-de-Vaux est organisé par le représentant du peuple Reverchon. Il n’est plus composé que de cinq membres en nivôse an II. Les autres étant démissionnaires. Les membres restants écrivent au représentant Albitte, le 9 nivôse, afin qu’il le complète. En pluviôse an III, deux sans-culottes, « qui ont signés tous les mandats d’arrêt », font encore parti du comité de surveillance du district de Pont-de-Vaux.

Saconnex

Le comité de surveillance communal de Saconnex est créé le 28 octobre 1793. Il se réuni dans la salle commune de la municipalité. L'élection du bureau du comité de surveillance se fait, en moyenne, tous les 75 jours, sans réélection.

Sonthonnax

Le comité de surveillance de Sonthonnax est crée en frimaire an II. L'élection du bureau du comité se fait, en moyenne, tous les 31 jours. La fréquence de réélection d'un membre au bureau est toute les 4 décades. Ses séances, au nombre de 11, s'étalent du 2 nivôse au 23 floréal an II. Le comité de surveillance se réuni à la maison commune.

Saint Didier sur Chalaronne

Le comité de surveillance de Saint-Didier-sur-Chalaronne est formé le 22 nivôse an II. Il ordonne l'arrestation du noble Laurent Vallin.

Saint Genis Pouilly

Le comité de surveillance de St Genis-Pouilly applique la loi sur le cumul des fonctions le 6 nivôse an II, il comptait alors un maître de poste aux chevaux, un administrateur des postes aux lettres et deux officiers municipaux. Le comité de surveillance se réuni à la maison commune.

Saint Jean le Vieux

Le comité de surveillance de Saint-Jean-le-Vieux est créé en frimaire an II. L'élection du bureau du comité de surveillance se fait, en moyenne, tous les 42 jours. La fréquence de réélection d'un membre au bureau est toutes les 4 décades. Le comité de surveillance se réuni à la cure.

Saint Rambert

Le comité de surveillance communal de Saint-Rambert est créé en brumaire an II. Il applique la loi sur les liens de parenté dans les comités, le 1er nivôse an II, et épure deux frères et deux cousins. Il applique la loi sur le cumul des fonctions le 4 pluviôse an II. Il comptait alors un capitaine de la Garde Nationale, deux officiers municipaux, un commandant en second du bataillon de Saint-Rambert, un adjudant major du bataillon de Saint-Rambert et deux lieutenants de la garde nationale. Ses séances, au nombre de 19, s'étalent du 14 frimaire au 22 pluviôse an II. Le comité de surveillance se réuni à la maison commune.

Sainte Julie

Le comité de surveillance de Sainte-Julie est créé en vendémiaire an II. Il se réuni à la maison commune. Il applique la loi sur les liens de parenté dans les comités, le 23 ventôse an II, et épure cinq cousins. L'élection du bureau du comité de surveillance se fait, en moyenne, tous les 17 jours. La fréquence de réélection d'un membre au bureau est toutes les 2 décades.

Vanchy

Le comité de surveillance de Vanchy, créé en brumaire an II, se réuni à la maison commune puis dans une maison particulière. L'élection du bureau du comité de surveillance se fait, en moyenne, tous les 63 jours. La fréquence de réélection d'un membre au bureau est toutes les 9 décades.

Vieu d'Izenave

Le comité de surveillance communal de Vieu d’Izenave est crée en vendémiaire an II. Ses séances, au nombre de 24, s'étalent du 10 novembre au 20 thermidor an II. Le nombre moyen des membres présents est de 8. Le comité de surveillance se réuni à la cure. L'élection du bureau du comité de surveillance se fait, en moyenne, tous les 14 jours. La fréquence de réélection d'un membre au bureau est toutes les 10 décades.

Villes

Le comité de surveillance de Villes est crée en frimaire an II. Ses séances, au nombre de 23, s'étalent du 1er frimaire au 25 messidor an II. Le comité de surveillance qui applique la loi sur le cumul des fonctions le 20 nivôse an II, il comptait alors cinq membres de la municipalité. L'élection du bureau du comité de surveillance se fait, en moyenne, tous les 80 jours. La fréquence de réélection d'un membre au bureau est toutes les 10 décades.